Fin de la phase de formation, avant le début de la phase des révélations à Granby

J’écris un peu en décalé, en raison de l’intensité de ce qui s’est passé ces derniers jours.

Mardi dernier s’est achevé le dernier atelier de la formation. Ainsi s’est clôturée la première phase de mon séjour à Granby, avec des journées denses, où le collectif a joué à plein à travers les nombreuses conférences et échanges, répétitions, représentation au Pub, et repos sur l’herbe devant le piano public.

< La « gang » se détend entre deux conférences >

Le bilan de cette phase de formation, à mon sens, tient en ces quelques idées-forces que j’ai pu percevoir au travers différents moments, rencontres ou expériences vécues ou racontées :

– Etre artiste est un choix de vie fort, et il faut en être conscient. La question de savoir de quel quotidien nous avons envie (vis à vis de considérations tant personnelles ou matérielles) a semblé transparaître dans un nombre important d’ateliers. En tant que jeunes adultes responsables, nous ne pouvons nous passer de ces interrogations vitales.

– Etre artiste est un véritable métier créateur de valeur, et en cela nous devons être respectés. Cela a été dit maintes fois dans les différentes conférences que nous avons reçues, que ce soit par des artistes ou par des professionnels de l’industrie. Il ne reste plus qu’à passer à la pratique, à présent…

– Etre artiste est une activité plus spirituelle que je ne le pensais. Je pressentais déjà cela avant, dans ces quelques minutes grappillées ça et là durant lesquelles je semblais tutoyer l’invisible, mais mon expérience à Granby, notamment lors de la « Tournée des petits bonheurs », n’a fait que confirmer cette première impression. Il y a quelque chose d’étourdissant à ressentir comme un flux d’énergie circuler en nous, entre nous et le public, parfois dans toute la salle. Serait-ce après cela que nous courrons tous ?

– J’ai remarqué que chacun d’entre nous, d’entre les participants au stage, même en faisant des chansons imposées, même en s’amusant à reprendre des chansons anglophones en français dans le texte et donc en ne faisant pas ses propres « tounes » (« chanson » en québécois), dégage une forme d’énergie singulière qui en dit long et révèle de belles personnalités comme autant de petits univers. J’ai trouvé cela fascinant et j’avais déjà mes coups de coeur artistiques à ce stade-là (je vous en parlerai en détails un peu plus tard).

– Quelque chose a opéré en moi pour ce qui est à la fois de l’interprétation (plus vivante, plus directe), de la concentration (travail plus rigoureux, gestuelle précise pour me recentrer, gestion du centre de gravité du corps pour délivrer l’énergie au public à juste dose), ou encore de la relation avec le public. Bref, je vais vous raconter plein de trucs nouveaux, et de façon plus intense !

– Une des très grandes réussites de la formation a résidé l’incroyable synergie qui s’est créée entre les participants. J’ai autant appris auprès de chacun d’entre eux, de leur ressenti et de leur expérience que dans la formation à proprement parler. Un lien très fort nous a unis, l’espace de deux semaines. Un lien fait de respect mutuel, de bienveillance, de solidarité absolue. Un petit miracle, qui d’après les échos que j’ai eus, est loin de se produire chaque année au Festival.

– J’ai aussi été agréablement surprise par la diversité de la langue française que l’on pourrait croire, à tort, monolithique. Le français québécois diffère de mon français qui diffère encore du français acadien, où le switch français/anglais est si naturel ! Cela donne une langue assez savoureuse pour ceux qui peuvent faire la gymnastique français/anglais, même si certaines mauvaises langues pourraient dire que cela fait un petit effet « Jean-Claude Vandamme » ! Pour ma part j’ai trouvé cela surprenant et plein de charme.

Mercredi commençaient les demi-finales, à hauteur de quatre soirées consécutives au Palace de Granby où six participants présentaient chacun un numéro de trois chansons préalablement répétées sur scène.

Mercredi commençait la phase à la fois des révélations de chaque artiste participant (à l’exception, malheureusement, des artistes européens en formation…) et celle de la « compétition ». Ou plutôt devrais-je dire émulation.

Pour ma part, je devais composer avec deux représentations dans la semaine.

Je vous en parlerai lors de mon prochain billet.

A plus tard,

D.

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