Concerts au Hameau de Saint-Jean

Pour les beaux jours, quelques mots et images autour d’un lundi de Pentecôte bucolique, que j’ai pu vivre grâce à l’association A Travers Champs qui m’a invitée à jouer quelques notes dans un cadre verdoyant.

C’est donc en pays audomarois que je me suis rendue, découvrant cette initiative vieille de vingt ans portée par Gégé et Françoise, qui consiste à inviter une dizaine d’artistes partager une scène nichée dans un corps de ferme au milieu d’un domaine fait de vieilles pierres, de jardins et de pâtures habités par des sculptures représentant des épouvantails étranges.

      

On s’y retrouve entre curieux et connaisseurs, pour la plupart mélomanes ou amateurs de culture, dans une atmosphère bienveillante et détendue.

Après une orgie de fraises fraiches (merci la braderie de Therouane juste à côté !) et l’admiration d’un bateau construit de toutes pièces par la compagnie Metallu à chahuter, je découvre une Françoise débordante de malice sur scène et visite, l’œil gourmand, ce petit domaine, au gré des sons de violons et autres chansons qui résonnent un peu plus loin.

Vers la braderie de Therouane

Le bateau de Métallu à chahuter

Françoise !

En fin d’après-midi, juste après Vincent Brussels – une fois n’est pas coutume, car ma dernière date au Trait d’Union proposait aussi cette configuration -, j’investis la scène en solo, tous turbans dehors, avec la ferme intention de m’amuser.

Le public est attentif, et bientôt, je me sens glisser vers une zone que je commence à connaître, celle où je suis en nage, dans un état un peu second, où 30 minutes de concert équivalent à un jogging d’une heure. Je dis des choses dont je ne me souviens plus trop, tout juste me souviens-je du fait que j’aime jouer avec le quatrième mur, qui en théorie n’existe pas lors d’un concert live mais qui en réalité, n’est pas si invisible que cela.

Le set se termine par ma reprise d’ « Un peu plus près des étoiles » de Gold, après une petite parlotte pré-chanson très suivie et applaudie. Lorsque je commence, j’entends au loin les parents dire à leurs enfants de faire moins de bruit, pour bien entendre et se plonger dans la musique avec moi. Je sens le bouleversement, la déchirure presque lorsque je pose les mots. Je suis à la fois lourde et légère, comme entre deux niveaux. Les dernières notes ayant retenti, je sens une vague d’enthousiasme comme j’en reçois rarement.

Après ces quelques trente minutes, juste après la descente, j’ai vu le regard changé de Gégé et Françoise et j’en ai été émue. Les échanges que j’ai eus ce soir-là avec certaines personnes présentes ont été d’une grande richesse (bonjour à vous d’ailleurs si vous lisez ces lignes…).

Une journée en presque tout point parfaite…

Ne manquait peut-être que toi.

D.

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